Présentation


Le projet est intitulé : "Informer, accueillir, héberger et re-socialiser : les défis sociaux et politiques de la prise en charge de la santé des adolescentes victimes de violences sexistes au Sénégal" et identifié sous le sigle HIRA reprenant dans le désordre les premier mot du titre.
Malgré l’existence d’un arsenal juridique et institutionnel répressif et protégeant les adolescentes, les violences basées sur le genre demeurent élevées au Sénégal, ce qui constitue pour les pouvoirs publics un grand défi pour le respect de leurs engagements nationaux et internationaux, en particulier les Objectifs de Développement Durables qui voudraient que personne ne soit laissée pour compte. Concomitamment, des études existantes montrent que les adolescentes victimes de violences basées sur le genre font face à des défis multiples dont leur exclusion sociale, un déficit significatif dans la jouissance de leurs droits sanitaires, entre autres. Certes des solutions sont proposées et mises en œuvre en particulier pour prendre en charge ces victimes, cependant celles-ci ont jusqu’ici montré leurs limites. En effet, elles n’intègrent pas les questions liées à l’hébergement, l’accès aux services de santé et à la resocialisation des adolescentes, victimes de multiples exclusions. Qui plus est, ces réponses sont développées de façon sectorielle, pas intégrée et ne plaçant pas suffisamment l’adolescente au cœur du dispositif de recherche de solutions.
Sous la responsabilité du LASPAD de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, à travers une plateforme multi acteurs qui inclue les jeunes, ce projet cherche à produire un modèle alternatif intégré d’hébergement, d’offre de services et d’autonomisation juridique des adolescentes victimes de violences sexuelles et de multiples exclusions. Ce modèle, qui intègrera les interactions entre les violences basées sur le genre et les droits à la santé des adolescentes, sera développé et testé avec le Centre d’hébergement de Kulimaarro, situé à Ziguinchor.
Le projet devrait contribuer à une autonomisation des adolescentes qui auront accès à des informations et des services intégrés, à un mentorat et un encadrement leur permettant d’améliorer leur santé et aussi de relever les défis liés aux normes sociales et culturelles à l’origine de leur exclusion pour se resocialiser. Les institutions et acteurs impliqués dans la prise en charge des victimes de violences sexistes sociales et culturelles à l’origine de leur exclusion pour se resocialiser. Les institutions et acteurs impliqués dans la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre disposeront de nouvelles connaissances et d’un modèle de référence permettant une réponse plus adéquate aux besoins des adolescentes.
Ce projet fait partie de la cohorte de projets appuyés par le Programme « Amélioration de la santé des adolescentes au Sénégal-ADOS » co-financé par le CRDI et Affaires Mondiales Canada.
Les principales activités de HIRA se déclinent en 3 volets :
Volet 1 : Activités de recherche
A. La cartographie des centres et enquête bonnes pratiques & acceptabilité des centres d’hébergement
Il s’agira de mener une étude transversale mixte dans les 14 régions du Sénégal pour faire un état des lieux sur les défis de l’offre et de la demande en SSR et l’acceptabilité sociale des centres d’hébergement. Après un recensement des centres d’accueil, d’information et d’hébergement, l’étude documentera les dimensions suivantes dans chaque site : représentations, attitudes et comportements vis-à -vis des violences basées sur le genre ; demande et offre de SSRA ; bonnes pratiques, leviers d’action pour réduire les VBG et améliorer la santé sexuelle et reproductive des adolescents.
La cartographie des centres et des acteurs sera suivie d’une enquête qualitative de type socio-anthropologique à travers des entretiens.
B. L’étude de perceptions des VBG chez les adolescentes du Sénégal
Le questionnaire portera sur les connaissances, attitudes et pratiques mais mettra aussi l’accent sur le rôle et l’action des adolescentes.
C. L’évaluation de la maison d’accueil Kulimaaro
Une composante importante de l’étude situationnelle sera l’évaluation de la maison d’accueil pour filles et femmes victimes de violence Kulimaaro à Ziguinchor. Il s’agira notamment d’évaluer les différents services offerts en réponse notamment aux conséquences physiques et psychologiques des VBG (fistules, IST, trauma, défis liés à l’estime de soi), aux grossesses non désirées (conséquences de viol), à l’exclusion sociale que vivent ces adolescentes, au travail de (re)socialisation qui est fait dans ce Centre pour les accompagner, etc.
Grâce à l’espace de réflexivité qu’elle offrira en donnant la parole sur les processus de prise en charge et le sens que cela prend pour les bénéficiaires, cette démarche d’évaluation renseignera sur la qualité des services, leur adéquation et les manières de les bonifier.
Volet 2 : Co-construction du modèle de référence qui tienne compte des interactions entre VBG et SSRADC avec l’équipe du centre Kulimaaro, les usagères et les parties prenantes du projet
Il s’agira de s’appuyer sur les résultats de l’étude situationnelle, les enquetes bonnes pratiques et l’évaluation de Kulimaaro pour mettre en place un modèle holistique tenant compte des besoins nommés par les adolescentes et des limites des services déjà disponibles.
Volet 3 : Mobilisation et plaidoyer
Dans cette phase de la recherche-action, l’accent sera mis sur le partage des connaissances et la mobilisation et le plaidoyer pour l’appropriation du modèle d’hébergement. Une série de rencontres avec les décideurs, avec les élus, les journalistes, les magistrats (sensibilisations aux succès dans la lutte contre les VBG), ainsi que des webinaires publics seront organisées.
Les étudiants ainsi que les autres jeunes regroupés dans le Conseil consultatif (sélectionnés de manière rigoureuse et issus des 14 régions du Sénégal) seront formés pour l’animation et aux méthodes de campagne physique et digitale en VBG.
Nous mettrons en place un ensemble d’actions (renforcement de capacités en développement personnel, leadership communautaire, Droits humains, prise de parole en public, budgétisation sensible au genre) dans le but de renforcer le pouvoir d’agir des adolescentes dans les différents sites afin qu’elles soient capables de défendre leurs droits.
Enfin, une exposition physique puis virtuelle sera mise en place. Celle-ci, centrée autour de l’éthique ducare présentera certains des résultats de la phase initiale d’étude de manière créative, en mêlant formats audios, photos et vidéos. Elle mettra aussi à contribution artistes et personnes concernées pour produire des œuvres sur leur expérience. D'abord physique, l'exposition sera ensuite diffusée sur une plateforme en ligne pour qu'elle soit accessible au plus grand nombre.
Participation des étudiant.e.s
Un des volets du projet consiste à accompagner des chercheurs juniors – étudiant.e.s en Master Science politique spécialité Politiques publiques, en Sociologie, santé publique ou en Droit, Sciences sociales des religions – pour la réalisation de leurs mémoires qui seront soutenus avant la fin du projet. Ces étudiant.e.s, boursiers du projet, seront formés et intégrés dans le dispositif global de la recherche (enquête qualitative et quantitative, analyse, rédaction, dissémination). L’implication de chercheurs juniors aux côtés des seniors contribuera à l’appui aux systèmes d’enseignement supérieur et de recherche en matière de formation. Ils-elles participeront également aux actions communautaires déroulées dans le cadre du projet et toutes les activités de renforcement de capacités des relais communautaires et des adolescentes.
Équipe

Mame Penda BA
Cheffe de projet

Firmin MBALA
Analyste droits humains et chargé de communication

Fatimatou DIA
Assistante de recherche

Absa NDIAYE
Conseil consultatif, enquêtrice et masterante

Khalisse SENE
Conseil consultatif et enquêtrice

Rokhayatou DIOUF
Conseil consultatif et enquêtrice

Dieynaba SARR
Enquêtrice

Cheikh Sadibou SAKHO
Coordinateur du projet, analyste et formateur

Rachid ID YASSINE
Data Manager et analyste

Tikam L. SALL
Conseil consultatif, enquêtrice et doctorante

Adja AC. DIOP
Conseil consultatif, enquêtrice et masterante

Céline MN. DIOUF
Conseil consultatif et enquêtrice

Mamadou L. DIANDY
Conseil consultatif et enquêteur

Ndèye Laïty NDIAYE
Responsable opérationnelle et formatrice

Fatou Kiné DIOUF
Représentante des jeunes

Gustave BIAYE
Conseil consultatif, enquêteur et masterant

Aminata G. SANE
Conseil consultatif, enquêtrice et masterante

Oumar B. DIALLO
Conseil consultatif et enquêteur

Francoise E. DIOUF
Enquêtrice

Papa Fara DIALLO
Analyste genre et formateur

Khalifa DIOP
Cartographe

Ndèye Ndatté GUEYE
Conseil consultatif, enquêtrice et masterante

Khady NIANG
Conseil consultatif et enquêtrice

Sophie GOMIS
Conseil consultatif et enquêtrice

Odile A. DIOUF
Enquêtrice
Éthique de la recherche
En tant que zone tampon entre l'enfance et l'âge adulte, l'adolescence a acquis un statut particulier : il s’agit d’une période de la vie où les jeunes sont considérés comme étant particulièrement vulnérables à la prise de risques et aux influences de toutes sortes. Conduire une recherche auprès des jeunes d’une manière générale (Charte africaine de la jeunesse : 15-35 ans) et en particulier auprès des adolescents (classe d’âge qui va de 10 à 19 ans (Nations-Unies, Union Africaine) comporte des défis éthiques et méthodologiques spécifiques (Heath, Brooks, Cleaver, Ireland, 2009). Si le souci éthique doit être présent dans toute étude, il est particulièrement critique quand il s'agit de recherches portant sur les enfants et les jeunes. La recherche sur les adolescent-e-s, se distingue notamment en raison de l’impuissance relative des participants dans le processus de recherche lui-même comparativement à d'autres groupes. Les adolescents sont en effet susceptibles d'avoir une connaissance moins éclairée sur la nature et les implications de leur participation à la recherche que des personnes plus âgées. Ils peuvent être entraînés dans la recherche par des chercheurs peu scrupuleux (moyennant une compensation monétaire par exemple) ou plus subtilement en raison de la dynamique de pouvoir qui peut se mettre en place, la recherche étant invariablement menée par une personne plus âgée et plus expérimentée que le participant.
Dans la conception et la mise en œuvre de notre recherche, nous portons une attention soutenue à cette question. En nous adossant sur les dispositions du Code d'Éthique pour la Recherche en Santé au Sénégal, nous veillons à ce que toutes les phases de la recherche (conception-design, mise en œuvre, traitement et analyse des données, diffusion des résultats) garantissent l’absence de risques à exposer des participant-e-s potentiels à des intrusions inutiles et éventuellement nuisibles à leur vie. C’est pourquoi, un atelier de formation sur l’éthique de la participation des adolescentes à la recherche et à la dissémination de la recherche a été organisé au début du programme. Cet atelier a été co-animé par des collègues et des partenaires spécialisés en la matière (membres du Comité National d'Éthique pour Ia Recherche en Santé, Seneval, Commission nationale de Protection des données (CDP), CRDI). Les présentations sont disponibles ici.
D’une manière générale, notre recherche endosse les principes et pratiques fondamentaux ci-dessous.
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Les parents/tuteurs et les participantes recevront une fiche d’information et de consentement sur les buts, les méthodes, les risques et l'utilisation des résultats de l'étude (Cf draft joint en annexe).
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Le consentement éclairé préalable des parents/tuteurs et adolescentes mineures sera obtenu sans aucune forme de contrainte (ni compensation monétaire, ni pression sociale).
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Les principes et procédures de l'enquête, y compris la confidentialité et la participation volontaire, seront expliquées oralement, dans les langues des participants, pour en assurer la pleine compréhension. Ces explications précises permettront notamment de ne pas susciter d'attentes non fondées chez les jeunes et les adultes.
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La prévention des préjudices.
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De même, il sera possible aux participants, à toutes les étapes, de quitter la recherche sans ressentir aucune pression.
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Le protocole de la recherche a été soumis au Comité National d'Éthique pour Ia Recherche en Santé du Ministère de la santé et de l’action sociale (MSAS) qui a donné un avis favorable. Avis favorable du CNERS.
Un plan de gestion des données a été élaboré afin d’assurer l'anonymat et la confidentialité. Un data manager en assure la responsabilité. Les ressources matérielles et logicielles requises pour la mise en œuvre du plan de gestion des données ont été prévues et incluses dans le budget du projet.
CDP Sénégal : projet HIRA
Pr. Mamoudou NIANE, juillet 2021
SENEVAL: recherche participative...
Dr. El Hadji Mamadou NDIAYE
Cartographie des structures d'hébergement

Annuaire des structures d'hébergement
Ressources média
Atelier GENJI -LASPAD 14 janvier 2022
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